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PREPARATION A LA FÊTE DE NOËL 2021
Publié le 05 Décembre 2021 par la Fondation
En ce temps de préparation à la fête de Noël, comment ne pas se tourner vers les deux protecteurs de notre Communauté en méditant l’importance que cette fête avait à leurs yeux.
En effet, le charisme franciscain met l’Incarnation au centre de sa spiritualité. La foi est pour Saint François la Présence de Dieu qui nous aime tellement qu’Il veut se faire tout proche de nous dans une profonde humilité, dans la pauvreté tellement totale qu’il se fait le dernier de tous. Après son voyage à Bethléem, François a gardé une affection particulière pour ce mystère. Sa volonté de vouloir représenter la Noël à travers une crèche nous invite à contempler la réalité du mystère du Fils de Dieu qui vient jusqu’à nous non pas dans la ville sainte de Jérusalem, non pas dans la beauté du Temple ou dans un palais de roi mais dans le dénuement et la pauvreté d’une étable et l’inconfort d’une crèche.
Le Dieu du ciel et de la terre se fait tout petit, gisant sur de la paille sous le regard contemplatif des anges, de Marie et de Joseph et la présence d’un âne et d’un bœuf qui représente toute la création à genoux devant son Créateur.
Le 24 décembre 1223, François se trouve dans une grotte à Greccio en Italie. En cette nuit sainte, il formule le désir d’y installer une mangeoire pleine de foin et d’y faire venir un bœuf et un âne. Tous les habitants de la ville viennent assister à la messe de Minuit où la mangeoire sert d’autel. La légende raconte qu’au plus fort de la célébration, dans la lueur des torches, Giovanni Velita eut une vision. Dans la crèche, il vit apparaître un nouveau-né que François souleva et prit tendrement dans ses bras. Pour François, la crèche n’est pas un lieu pour nourrir notre imagination ou admirer d’un regard esthétique une page de l’évangile. Elle est un lieu liturgique puisque cette première crèche rassemblait tout un village. C’est une Communauté qui se retrouve pour une célébration et qui veut se rendre présente à la Présence d’un Dieu qui se fait si pauvre pour être plus proche de nous.
La rencontre réelle avec Jésus qui vient jusqu’à nous est son seul but. La réduire à un produit purement esthétique, émotionnel ou sentimental, c’est réduire sa valeur et l’intention de François. Adieu Père Noël et tout ce qui trahit ou édulcore ce magnifique mystère de Noël.
Vrai disciple de Saint François, Saint Père Pio a une grande passion pour le mystère de la nativité de Jésus. Lorsqu’on lui demandait, à tout moment de l’année, le nombre de jours et d’heures qui le séparait du mystère de Noël, il répondait avec une grande exactitude. Il disait entre autres : « Aucune fête ne m’émeut comme celle-là car si la résurrection est l’éclatement de la gloire, Noël est la divine tendresse qui prend l’esprit et le cœur. » A la vue du petit Jésus dans la crèche, son visage s’éclairait d’une tendresse infinie et d’une compassion presque douloureuse qui le faisait fondre en larmes.
Il contemplait dans le mystère de la naissance du Christ, l’amour démesuré de Dieu à l’égard de l’homme. Le 24 décembre 1922, soit 700 ans après François, Padre Pio, encore jeune, vient de recevoir les stigmates. Le supérieur du couvent de San Giovanni Rotondo, Ignazio da Ielsi, raconte le récit de Lucia Iadanza, sa fille spirituelle :
« Les frères avaient apporté un grand brasier dans la sacristie et tant de personnes étaient autour pour se réchauffer. Nous répétions le rosaire dans l’attente de la messe. Padre Pio était parmi nous. Soudain dans un halo de lumière, on vit apparaitre l’enfant Jésus dans ses bras. Le visage de Padre Pio était transfiguré, ses yeux posés sur cette figure baignée de lumière qu’il tenait dans les bras, les lèvres entre-ouvertes dans un sourire d’extase. Puis la vision s’évanouit. À mon regard, le Padre comprit que j’avais tout vu. Il s’approcha de moi et me dit “n’en parle à personne” .»
Chaque année, lors de la fête de Noël, les fidèles arrivaient de partout et par milliers pour assister à la messe de Saint Pio qui portait l’Enfant Jésus dans ses bras, radieux et concentré « comme s’il portait vivant le Sauveur du monde. »
A l’une de ses filles spirituelles, Raffaelina Cerase, Padre Pio confiait : « Dès que commence la neuvaine en l’honneur du Saint Enfant Jésus, on dirait que mon esprit renaît à une nouvelle vie : mon cœur se sent suffisamment petit pour contenir les biens célestes ; mon âme sent qu’elle se dépouille en présence de notre Dieu qui s’est fait chair pour nous… Empressons-nous autour de l’Enfant Jésus, d’un cœur immaculé de faute et nous pourrons goûter à la douce saveur de son amour »
Qu’en cette fête de Noël 2021, les Saints protecteurs de notre Communauté nous communiquent l’amour passionné qu’ils avaient pour l’humble Enfant Dieu.